L’âge chronologique ou administratif est une mesure très relative du vieillissement du corps humain. Pour tout ce qui concerne l’aspect médical ou biologique de l’individu, il est préférable d’utiliser la notion d’âge physiologique. Cette mesure de l’âge physiologique est un processus multifactoriel. Elle consiste en une évaluation quantitative de plusieurs paramètres qui vont servir à déterminer la compétence physiologique de l’organisme. La méthode la plus habituelle pour évaluer l’âge physiologique est l’utilisation d’équations à régression multiple permettant de prédire l’âge à partir des scores établis sur de nombreux tests. Ces tests doivent être le reflet de fonctions physiologiques et ne sont la plupart du temps pas mesurables par des techniques habituellement utilisées en pathologie humaine. Nous utilisons dans notre centre un ensemble de tests validés qui vont tenir compte des principaux systèmes physiologiques qui nous composent : cardiaque, vasculaire, cérébral, osseux, métabolique, neurologique, cutanée, hormonaux…
C’est l’intégration des différents paramètres qui est fondamentale et va permettre de donner le reflet le plus précis possible de la réalité physiologique du moment de la personne examinée. Nos programmes d’explorations physiologiques prennent en moyenne d’une demi à une journée complète, en fonction des critères d’exploration décidés avec la personne en bénéficiant. Les différentes mesures obtenues sont très importantes dans la mesure où elles vont permettre, en les reproduisant à un an, par exemple, de mesurer la réalité de la détérioration, de la stabilité ou de l’amélioration du système physiologique considéré. Prenons un exemple afin d’illustrer ce fait. La caractéristique physiologique fondamentale d’une artère est sa souplesse. Tout au long de la vie, notre système artériel va vieillir en se rigidifiant. Cette rigidification va ensuite faire le lit de la maladie artérielle qui est la première cause de mortalité dans nos pays industrialisés.
Nous pouvons mesurer de façon très précise cette rigidité artérielle dans le cadre de nos bilans. Le premier enseignement de cette mesure est la comparaison du chiffre obtenu avec les normes du vieillissement normal. La personne “ mesurée ” a-t-elle une rigidité artérielle correspondant à son âge chronologique (vieillissement normal), ou a-t-elle une rigidité d’une personne plus jeune ou plus âgée ? Dans ce dernier cas, il est impératif d’aller plus loin, car ce vieillissement prématuré du système artériel n’est pas de bon augure. Après avoir corrigé les différents paramètres ayant un impact négatif sur le système artériel, on peut alors remesurer la rigidité artérielle et en étudier l’évolution, par exemple à un an. Dans notre expérience, nous observons une diminution moyenne de la rigidité artérielle de personnes participantes à nos programmes de lutte contre le vieillissement de 5 % (âges et sexes confondus). Ce chiffre de moins 5 % est remarquable car il montre que nous pouvons inverser certains processus physiologiques délétères. Nous pouvons être efficaces contre le vieillissement humain. Cette notion est révolutionnaire et de plus en plus de personnes prennent conscience de cet état de fait et souhaitent participer à des programmes personnalisés anti-sénescence.